Nos peurs... ou l'histoire du Pont....

Il y a deux émotions racines, l'AMOUR et la PEUR.

La première mène au positif, à la réalisation de soi, la seconde mène au négatif, la frustration, la rancoeur, la jalousie... Donc, pour aller bien, pour voir la vie en rose... il faut évacuer ses peurs (enfin, ça, c'est ce qu'on dit un peu partout.... )

Ok, ok... C'est facile à dire ça... mais concrètement, on fait comment ?

Je ne prétends nullement avoir la solution miracle... d'ailleurs, il n'y en a certainement pas (ça se saurait ! ) Toutefois, à l'occasion d'une discussion à ce sujet, il m'est venu une image à l'esprit...
Alors, autant la partager avec vous....

D'où viennent nos peurs ? Parfois, ce sont de véritables expériences vécues... auxquelles on a échoué, ou qu'on s'est promis de ne jamais revivre !! Mais souvent, ce sont des peurs sans expérimentations, des peurs transmises par nos parents, nos frères et soeurs, nos amis, notre éducation, notre culture, notre religion...

Quelle que soit l'origine de nos peurs, celles-ci ne sont pas forcément faciles à évacuer...

Maintenant, imaginez que vous êtes en pleine jungle.. Cette jungle est plutôt sympa, vous suivez un truc qui ressemble à un chemin, et là, vous arrivez à un ravin. 500 mètres au moins vous séparent du fond, où coule un torrent empli de crocodiles (ben oui, c'est la jungle quand même.. hi hi! ) Et que fait le chemin que vous suiviez ? Il vous indique, l'air de rien, de prendre le pont suspendu qui mène de l'autre côté !  Un pont... suspendu.... En bois et en lianes.. Ben voyons !! ce truc là, qui a dû être fabriqué il y a au moins ... pffffff ..... ? Non, non, non !! Pas question de monter là-dessus !!

Vous la sentez là ? La PEUR !! D'où vient-elle ? Avez-vous déjà, une fois, pris un pont similaire en courant, et vous avez dû vous accrocher in extrémis à une branche pour ne pas sombrer ? Ou alors, cette peur vient-elle d'un film que vous avez vu ? De la chute de votre arrière grand oncle ? Ou parce que mamie disait toujours : "la terre ferme, ma p'tite fille, il n'y a que ça de vrai !" ? Alors ? Elle vient d'où ?

Franchement,... on s'en fout !!  Ben oui, peu importe d'où elle vient cette peur, parce que aujourd'hui, vous êtes face à ce pont, la nuit va bientôt tomber, vous n'avez plus de vivres, les bruits de la jungle commencent à devenir plus forts (ou alors, c'est vous qui les entendez maintenant), et vous n'avez pas de réseau !! (de toutes façons, la batterie tient plus la charge)

Vous avez vu comme bizarrement, quand on commence à sentir de la peur.... il y a plein d'autres trucs négatifs qui semblent arriver ? Alors qu'on n'y pensait même pas avant... On se baladait, sans se soucier des vivres, du soleil qui allait se coucher, et du réseau... Eh oui !! La peur attire la peur... le négatif attire le négatif...  Raison de plus pour s'en débarrasser !! Nanméwo !!

Revenons à notre pont... suspendu... avec des lianes et des planches de bois qui ont l'air de dater de l'ère préhistorique... Bon. Et si on réfléchissait deux secondes. On a quel choix ? Soit on ose traverser.... soit on continue de ce côté là.

On pourrait aussi faire demi-tour, après tout, on connait déjà le chemin... ? Mouais.... mais il est super long ce chemin déjà parcouru ... Et puis, notre avenir est devant nous, pas derrière... !! Mauvaise réponse pour aujourd'hui !

Alors ? On ose ? ou on continue sur ce côté du ravin ?

De ce côté, il n'y a plus de chemin... il va falloir se faire un passage entre les lianes, les plantes carnivores, les serpents, les nids de jesaispasquoi... et tout ça, affamé, de nuit, et sans réseau ... Et ça va durer combien de temps ? Est-ce qu'il y aura finalement un autre pont plus loin ? Et si il y en a un ? Il sera en béton ? ou en bois et en lianes comme celui-là ? S'il est en bois lui aussi ? On va continuer encore longtemps sur l'autre rive ?

Alors on ose.... ? Affronter sa peur, c'est oser... mais whaaaa, comment on fait ???? Et si on décidait de regarder sa peur en face ? De lui dire deux mots ? De mettre de la lumière sur toute cette noirceur... OK !! "J'ai peur de prendre ce pont ... " - Pourquoi ? " - Parce que j'ai peur de tomber tiens !!" "- Ben oui, mais pourquoi tu tomberais ? C'est un pont, c'est fait pour passer, pas pour faire tomber les gens !!" - Heu attends... t'as vu son âge ? C'était un pont !! Et quand j'aurai mis mes kilos dessus, il va vivre sa dernière minute le pont, et moi avec! " - "tu peux peut-être faire attention ? " -"t'a dit quoi là ? Faire attention ? "

Voilà... OK... j'ai pigé... J'ai peur de tomber, peur que les lianes ou les planches ne cèdent... mais je peux faire attention.... Je peux choisir l' AMOUR. L'AMOUR, c'est la choix de la confiance. De l'instant présent. Ici et maintenant, je peux faire attention.
Je peux y aller doucement, tâter chaque planche avant d'y mettre le pied... je peux prendre un bâton pour tâter un peu plus loin et éventuellement m'aider si besoin.... Je peux prendre la longue corde qui était dans mon sac à dos, et m'attacher à un arbre avec.... Je peux faire attention.. Être attentif à ce qui est, faire attention à moi, et à l'endroit où je mets mes pieds... Et à chaque nouveau pas réalisé, me rassurer : "ici et maintenant, tout va bien" Et ainsi, lentement, mais sûrement, je vais pouvoir avancer sur le pont, ... et une fois de l'autre côté... whaaaaa.... quelle satisfaction !!

Je pouvais aussi faire l'autre choix, celui de continuer de l'autre côté... J'ai le droit de faire ce choix là... Mais à coups-sûrs, la vie mettra à nouveau un pont similaire sur mon chemin... Je pourrai toujours faire le choix de ne pas le prendre.... Personne d'autre ne décidera à ma place...

Mais ce qu'il faut savoir, c'est que de l'autre côté du pont, on trouve la confiance, le positif, et la réalisation de soi !!

Alors, oui, dans la vraie vie, on n'a pas forcément des ponts suspendus à traverser... Mais on a souvent peur de ne plus avoir d'amis, de ne pas être aimé, peur d'être pauvre, peur de se tromper, peur de faire de la peine, peur de se faire avoir, peur de mourir, .... La solution, à mon avis, pour surmonter ça, c'est chercher réellement ce qui fait peur. (Dans mon histoire, on n'a pas peur du pont, on a peur de tomber du pont) Et quand on a trouvé, il faut "faire attention". "Etre attentif à soi, et être attentif aux autres". La prudence ne nous empêche pas d'avancer, au contraire, la prudence nous aide à avancer en sécurité.